la politique de change au Maroc


 la politique de change au Maroc

. Evolution de la politique de change au Maroc depuis le début des années 1970 

Le taux de change joue un rôle primordial dans le développement économique d’un pays. Comme le souligne Guillaumont Jeanneny S., « ils conditionnent la façon dont s’équilibrent les comptes externes (…) comme ils conditionnent les possibilités de développement »3.

En effet, les pays en développement (le Maroc en fait partie) ont été amené à recourir à la politique de taux de change ajustable en tant que l’un des instruments de la politique de redressement de leurs économies et ce depuis les années 1980. Auparavant, la politique du taux de change d’un bon nombre de pays en développement était moins flexible et moins favorable au développement du commerce (surévaluation des monnaies africaines de 75% entre 1974-1984, alors qu’il y a eu, parallèlement, une dépréciation des monnaies asiatiques de 26%)4.
Depuis le début des années 1980, le Maroc a opté pour une politique active de change dont le but est de remédier aux déséquilibres externes. Cette politique va aboutir en fin de compte à une convertibilité partielle du dirham (1993), à la création d’un marché de change ouvert aux banques (1996), à une libéralisation progressive (depuis 1983) et accélérée (depuis 2005). Mais avant cette époque, le Maroc a poursuivi une politique de change qui va de la stabilité à la dépréciation dans un premier temps, puis du contrôle à la libéralisation progressive dans un deuxième temps.
2.1. La politique de change au Maroc :

 de la stabilité à la dépréciation du dirham  Avant les années 1980, deux systèmes de change différents ont marqué la pratique effective de taux de change au Maroc.

Le premier est basé sur deux méthodes de cotation : référence à une monnaie d’intervention qui est le franc français puis à un panier de devises. Le second est basé quant à lui sur des dévaluations à répétition. Concernant le premier régime, Bank Al-Maghrib y définit une méthode de cotation où : d’abord, le dirham est rattaché à une monnaie-clé (le FF) (période d’avant mai 1973) ; ensuite, le dirham est rattaché à un panier de devises reflétant le mieux la structure des échanges extérieurs du Maroc (période d’après mai 1973). Ce changement était nécessaire et urgent. En effet, il s’agissait, comme le soulignait Aqllal, « de stabiliser les variations correspondantes du dirham, donc de le soustraire aux vagues perturbations que subissait le FF auquel il était rattaché »5. En effet, le dirham est rattaché à chacune des monnaies prises dans le panier sur la base d’un coefficient de pondération qui lui correspond.
2.1.1. L’évolution du taux de change :

 de la stabilité à la dévaluation à répétitions  Lorsque intervient le flottement des monnaies au 1973, le Maroc a rompu la parité fixe du dirham avec les monnaies étrangères y compris le FF, depuis lors la banque centrale qui centralise les réserves de change procède quotidiennement à la cotation des monnaies étrangères (illustrée par le taux de change nominal) qui a permis de maintenir une stabilité relative du dirham. Cependant, cette relative stabilité a été vite empêchée par la surévaluation du taux de change effectif réel du dirham face, en premier lieu, à des monnaies fortes, surtout à partir de 1974.

En effet, la surévaluation du taux de change pendant la période des années 1970 a affecté négativement la
compétitivité de l’économie marocaine. La phase 1975-1977 est considérée comme une phase d’apparition et d’accélération de déficit des paiements courants. Il en découle que l’objectif du système de cotation n’a pas été compatible avec l’objectif souhaité de promouvoir les exportations. C’est la raison pour laquelle le Maroc a adopté au cours des années 1980 une nouvelle politique de change.
2.1.2. La politique de change des années 80 ou l’adoption de taux de change  glissant avec des dévaluations répétitives  La dévaluation de 16,5% qu’a procédé le Maroc en 1983 ??? s’inscrit dans une approche globale visant à résorber les déséquilibres à court terme et à restructurer l’économie marocaine dans son ensemble à moyen et long termes. D’autres dévaluations, au courant des années 1980 et début des années 1990, ont été appliquées. On peut citer celle de 1990 dans laquelle le dirham a été dévalué de 9,3 %. On en argue alors que la flexibilité du taux de change vise à améliorer la compétitivité du secteur ouvert sur l’étranger (dans le cadre de la politique de promotion des exportations) comme elle s’assigne pour objectif d’atteindre une « structure viable de la balance des paiements ». Ceci dit une libéralisation des changes est nécessaire pour améliorer la situation concurrentielle du Maroc. Il faut remarquer que cette politique de dévaluation à répétitions n’a pas eu vraiment les effets positifs attendus. Le résultat escompté n’était pas à la hauteur du moyen utilisé.

En effet, la hausse des prix à l’importation des matières premières (de 1979 jusqu’au moins 1986) entrant dans la consommation intermédiaire des produits exportés a pénalisé les exportateurs marocains. En d’autres termes, l’exportateur ne peut récupérer la baisse du taux de change due à la dévaluation sur le prix des exportations en situation d’inflation accélérée. Ceci a pour conséquence une diminution de gain de compétitivité. Il n’y a donc pas de correspondance entre taux théorique de dévaluation et le gain de compétitivité attendu. De même, la possibilité d’effet pervers peut apparaître : la dévaluation peut, dans le cas d’inflation, engendrer des effets de prix et de revenu contraires.
2.2. La réglementation des changes :

 du contrôle à la libéralisation progressive  Selon Guillaumont P. et Guillaumont S., le contrôle des changes dans les pays en développement s’établit pour deux principes essentiels : le premier est doctrinal s’inscrivant dans une politique volontariste dans de développement autocentré axé sur l’import substitution. Le second est contingent à tendance conjoncturelle, induit par le manque de devises qui résulte lui-même de la dévaluation de la monnaie. Le Maroc s’inspire largement de ces deux principes.

En effet, il a dû recourir au contrôle des changes au lendemain de son indépendance pour faire face à la fuite des capitaux concomitante au départ des étrangers (estimé à 300 millions anciens francs français entre 56 et 59)6. Selon Abouch7, trois périodes caractérisent l’évolution du contrôle des changes au Maroc : la période 59-66 qui se caractérise par des mesures draconiennes en vue d’enrayer la sortie des capitaux ; la période 67-80 qui se caractérise par une pseudo pose dans la politique active de change entamée auparavant8 ; la période des années 1980 qui se caractérise à la fois par une libéralisation progressive et une prudence accentuée de la politique de change. Suite à l’adoption de PAS, cette période avait pour objectif principal une meilleure libéralisation afin d’assainir la situation financière interne et externe du Maroc et d’asseoir une politique de prix concurrentielle.
2.2. La politique de change récente au Maroc :

 encore plus de réformes et de  libéralisation
A partir de la seconde moitié des années 2000, le Maroc a entrepris un certain nombre de réformes touchant le fonctionnement du marché de change et la gestion des risque de change. Ainsi, dans le cadre prévoyant la prémunition contre le risque, la circulaire9 du 03/08/2005 relative aux opérations d’options de change et ayant pour objet de préciser, dans son Article 1, que seuls les intermédiaires agréés peuvent traiter des options de change au profit des opérateurs économiques résidents pour la couverture de leurs opérations commerciales ou de financement extérieur. Les options de change autorisées sont les options standard de type européen dites « vanille », dont l’échéance maximale ne peut dépasser un an. Les devises couvertes sont l’Euro et le Dollar américain. De même, les intermédiaires agréés peuvent acheter ou vendre, entre eux, des options devises contre devises ou devises contre dirhams, exclusivement en vue de couvrir les risques afférents à la vente d’options de change sur le marché marocain. Quand il s’agit des options devises contre devises, les intermédiaires agréés peuvent, le cas échéant, recourir au marché international. Dans le même ordre d’idées, en 2007, sur le plan de la négociation de change manuel 10, une mesure libératoire est introduite. Elle précise que les intermédiaires agréés, les bureaux de change et les sociétés d’intermédiation en matière de transfert de fonds négocient librement les opérations d’achat et de vente des moyens de paiement en devises avec la clientèle dans la limite des cours extrêmes appliqués par Bank Al- Maghrib à la clientèle avec plus ou moins 5% respectivement à la vente et à l’achat. Enfin, l’entrée en vigueur au mois d’août 2007, de huit nouvelles mesures11 de libéralisation des changes a introduit une grande souplesse dans la disposition des moyens internationaux de change. Cette importante libéralisation, jamais effectuée par les autorités monétaires marocaines dans ce domaine, touche les éléments suivants : le change direct, les exportations, les importations, les investissements en portefeuille, etc. Parmi ces mesures, nous citons l’élargissement de l’assiette des comptes en devises et en dirhams convertibles. La part des recettes des exportations conservée dans ces comptes est passée de 20% à 50%. Nous citons aussi l’élargissement des délais de paiement, dans le cadre des crédits acheteurs ou commerciaux, qui peuvent aller jusqu’à 8 ans. La durée de couverture du risque de change sera elle aussi prolongée, passant d’une année à 5 ans. De même, désormais, les importateurs pourront régler par anticipation jusqu’à 40% de la valeur des marchandises importées et jusqu’à 20% de celle des services. Par ailleurs, désormais, les investisseurs nationaux (les institutionnels, les établissements de crédit, les compagnies d’assurance et les grandes entreprises) peuvent placer leurs liquidités en devises à l’étranger sur une durée allant jusqu’à 5 ans et pour un montant allant jusqu’à 30 millions DH par an, pour les entreprises et jusqu’à 10% de leurs portefeuilles pour les OPCVM et les établissements de crédit. Le système actuel de change au Maroc
Le Maroc persiste à pratiquer le régime conventionnel d’ancrage du taux de change nominalmultilatéral par rapport à un panier monétaire. Les classifications du FMI (2006) mettent en exergue le ciblage intermédiaire du taux de change nominal par rapport à un panier de devises.En 2001, les autorités monétaires ont modifié la composition du panier en limitant sescomposantes à
l’Euro et à l’USD, les poids attribués sont respectivement de 75% et 25%.« Cependant, cet ancrage ne semble pas ferme dans la mesure où il est contenu au sein d’unebande. L’existence de cette bande implicite est également soulignée par les économistes duFMI (2007) qui affirment que dans une perspective de passage au régime de ciblage del’inflation, les autorités monétaires marocaines pratiquent d’ores et déjà une politiquemonétaire de facto de ciblage de l’inflation.»1
L’Evolution du taux de change au Maroc : L’analyse de la compétitivité-prix d’un pays s’appuie traditionnellement sur la mesure de sontaux de change effectif réel. « Ce dernier peut être définit comme le taux de change effectif nominal d’une monnaie ajusté par un indicateur de prix ou de coûts des principauxpartenaires commerciaux ». Il permet d’établir dans quelle mesure les variations des taux dechange, des prix ou des coûts, dans différents pays étrangers influencent la positioncompétitive du pays concerné. Une appréciation du taux de change effectif réel (TCER) est associée à une perte de compétitivité et sa dépréciation traduirait un gain.
SOURCE :FMI
Le Maroc a réussi à maintenir stable son taux de change effectif nominal à partir de 1996,avec certains ajustements ponctuels (dévaluation de 5% en 2001), cela est dû d’une part à lapolitique de rattachement du taux de change à un panier devises qui continue à être unepolitique monétaire appropriée pour l’économie marocaine, et d’autre part grâce à la politiquede ciblage d’inflation entrepris depuis lors :- Ainsi en privilégiant le contrôle strict des mouvements des capitaux et une politiqued’ancrage du taux de change, le Maroc a choisi une combinaison permettant d’éviter unecontrainte extérieure pesante sur sa gestion macroéconomique. Au Maroc, en accord avec lapolitique monétaire officielle d’ancrage du taux de change par rapport à un panier monétaire,cependant, à terme, les autorités monétaires envisagent la transition vers un régime de changeplus flexible et une politique de ciblage de l’inflation.- Alors que la politique de ciblage d’inflation ne consiste pas seulement à annoncer
une cibled’inflation (sous forme d’une fourchette ou d’une valeur ponctuelle) mais se caractérise par lafixation d’objectifs quantitatifs pour le taux d’inflation et par la prééminence d’une inflationfaible et stable sur tout autre objectif final.
Ainsi l’institut d’émission fonde sa politique de taux de change sur le maintien du pouvoir d’achat de la monnaie nationale et la stabilité de sa valeur externe, en comptabilité avec les orientations économiques, consistant en la préservation des équilibres fondamentaux et la recherche de la compétitivité internationale

http://fr.scribd.com/doc/135706548/Le-Regime-de-change-au-Maroc

 


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