Auto-entrepreneurs, consultants, startuppeurs, optez pour le coworking !


Auto-entrepreneurs, consultants, startuppeurs, optez pour le coworking !

LES LIEUX DE TRAVAIL PARTAGÉS OFFRENT UNE ALTERNATIVE SÉDUISANTE. SOUPLESSE, ÉCHANGES ET CONVIVIALITÉ SONT AU PROGRAMME. CES STRUCTURES OFFRENT DES LOCATIONS SUR PLUSIEURS MOIS, UN MOIS OU MÊME SUR UNE JOURNÉE, SANS DURÉE D’ENGAGEMENT, SANS CAUTION ET SANS FRAIS D’ENTRÉE.

Comme beaucoup d’entrepreneurs qui veulent démarrer, Abdellatif Alaoui a choisi de se faire accompagner pour développer son business. Depuis son retour de l’étranger après des études et une expérience professionnelle, le fondateur de Softy Dev, une start-up de développement d’applications technologiques, a opté pour un espace de coworking basé à Casablanca, le New York Lab. Convivialité, flexibilité, réseautage et collaborations sont parmi les nombreux avantages qui l’ont incité à opter pour un espace de coworking. «Ce sont des espaces qui nous permettent de rencontrer d’autres entrepreneurs et de créer des synergies qui peuvent nous aider à développer notre business, des facteurs très importants pour les entrepreneurs», souligne-t-il.

La formule séduit de plus en plus d’entrepreneurs qui ne veulent pas, dès le départ, se tirer une balle dans le pied en prenant des locaux exorbitants.
A l’image de ce qui se fait ailleurs, de nombreux espaces de coworking fleurissent un peu partout comme New Work Lab, Ambre Coworking, Go4Work, H Seven, Regus et bien d’autres. Ces structures proposent des locations sur plusieurs mois, un mois ou sur une journée, sans caution et sans frais d’entrée.
La formule séduit aussi bien par son coût que par son cadre agréable. Et ce n’est pas uniquement les informaticiens qui sont adeptes de ces lieux.
Développeurs free-lances, coachs, consultants, start-uppeurs mais aussi architectes et juristes ne voient pas l’intérêt de s’isoler dans leur domicile ou dans un bureau loué à un tarif exorbitant. Ils viennent pour créer des synergies, trouver des partenaires…

Fatim-Zahra Biaz, l’une des pionnières à lancer cette activité en 2013 à travers le New York Lab, y voit un début de développement d’un éco-système entrepreneurial dont le pays a tant besoin s’il veut véritablement que les PME deviennent «l’épine dorsale» de l’économie. Aujourd’hui, nous assistons à un nomadisme qui tient au fait que depuis l’accélération des nouvelles technologies, on assiste à de nouvelles formes de collaboration telles que le télétravail ou encore le coworking.
Depuis son démarrage, la structure a vu transiter près de 400 coworkers d’une quarantaine de nationalités et dont quelques-uns ont pu tracer leur chemin et devenir de véritables entreprises comme Glovo, le spécialiste de la livraison à domicile.
Il faut souligner également que les promoteurs de ces espaces de travail partagés ne se contentent pas de louer des bureaux. Ils mettent en place des animations : petits-déjeuners, conférences, ateliers…

Créer l’émulation au sein de ces espaces

Chez Go4Work, des formations sur des thèmes d’actualité comme le marketing digital ou encore le coaching professionnel ou le management de projet sont proposés deux à trois fois par mois. Chez New York Lab, est monté le «Crash Lab» qui donne la possibilité à des entrepreneurs de partager leur préoccupations (échec, défis). D’autres comme Ambre Coworking proposent des expositions artistiques. Autant d’initiatives qui permettent aux «coworkers» de se sentir membres d’une collectivité.

Pour Fatim Zahra Biaz, c’est sûr, «on réussit moins bien chez soi seul avec ses idées, qu’en communauté dans un bel espace de travail».

Jerôme Mouthon, président du Kluster de la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM), ajoute, pour sa part, que «ces espaces créent de l’émulation et de la dynamique chez les entrepreneurs». Et de préciser: «Notre espace de coworking basé à la CFCIM donne accès aux porteurs de projet retenus à l’incubation à une multitude de services et d’outils qui leur donne envie de venir y travailler».

D’autres comme Espace Bidaya ou Casa Pionnières de l’AFEM servent d’incubateurs aux jeunes pousses.

Par exemple, l’Espace Bidaya accueille tous les six mois une nouvelle promotion de start-up, qui bénéficient d’un accompagnement pendant une année. Cet accompagnement permet aux jeunes pousses de bénéficier de plusieurs avantages: l’accès à un espace de co-working, le matériel informatique, le suivi individuel stratégique personnalisé et adapté aux besoins de chaque entrepreneur, les formations collectives, des problématiques de gestion aux ateliers d’intelligence collective, la mise en relation des entrepreneurs avec d’autres entrepreneurs…

Promouvoir le travail collaboratif

Pour Chaimae El Ghani, fondatrice de Go4Work, le plus gros défi sera d’expliquer aux entrepreneurs l’importance d’investir dans un cadre de travail professionnel. «Travailler chez soi peut certes être une option pratique et moins onéreuse dans un premier temps, mais avoir un espace de travail professionnel, détaché de sa vie personnelle, et flexible contribue à optimiser ses opérations et à développer son business», explique-t-elle, en parlant de sa propre expérience.
Cette ancienne salariée dans la finance a dû galérer dans les médiathèques et les bibliothèques pour lancer son projet. C’est pendant le salon du coworking qui s’est tenu à Paris que l’idée lui est venue de créer son propre espace de coworking.
Et depuis, elle milite pour la multiplication de ces formules. Depuis quelques semaines, elle est à l’initiative de la caravane du coworking qui sillonnent le pays. «Beaucoup de villes ne disposent pas de ce genre d’espaces comme Settat ou Tanger qui n’a qu’un seul centre situé dans le nouveau Technopark. A travers cette caravane, nous voulons cibler notamment les étudiants qui veulent se lancer dans l’entreprenariat», souligne-t-elle.
Cette ambition ne s’arrête pas à cette caravane puisque la fondatrice de Go4Work milite pour que chaque université dispose d’un espace dédié au coworking. «Nous prévoyons cette année de créer de nouveaux espaces dédiés à Casablanca mais aussi dans d’autres villes», ajoute t-elle. Chaimae El Ghani est convaincue que le désir de se connecter, de collaborer et de communiquer existe bel et bien chez les entrepreneurs et les espaces de coworking pourraient donc contribuer à développer l’éco-système entrepreneurial.

«Nous essayons d’être avant-gardistes sur les tendances de l’entreprenariat»

La Vie éco : Le coworking prend de l’ampleur au Maroc. Comment voyez-vous cette évolution ?
Effectivement, nous rencontrons de plus en plus d’entrepreneurs ou de startuppeurs qui démarrent leur activité dans un espace de coworking. Lorsque nous avons démarré le New York Lab en 2013, nous avons entrepris un effort de sensibilisation pour faire connaître le coworking. Quelques années plus tard, nous remarquons que les espaces de travail collaboratif fleurissent et que les entrepreneurs sont de plus en plus familiers avec cette ambiance.
Depuis notre démarrage, près de 400 entrepreneurs ont transité par le New York Lab. Nous avons eu de véritables success stories comme Uber ou Glovo.

Quel avantage a-t-on de passer par un espace de coworking ?
Plusieurs ! Le premier est d’abord de rompre son isolement. Certains espaces de coworking offrent tout le conseil nécessaire pour démarrer son activité. Un tel environnement permet également d’échanger des idées avec d’autres personnes et d’exploiter des opportunités de collaboration. Il faut savoir que ces endroits regroupent souvent des individus de différents métiers (designers, acteurs du digital, acteurs de l’immobilier, juristes, comptables…), Ce qui permet à certains de dénicher de nouveaux projets sur lesquels on pourra travailler.
De même que les espaces de coworking offrent aujourd’hui une flexibilité et une économie d’argent pour les entrepreneurs qui ne veulent pas investir dans la location ou l’aménagement des locaux professionnels.
Les jeunes entrepreneurs recherchent aujourd’hui des espaces équipés et qui n’ont pas forcément envie de s’engager dans un contrat de bail classique.

Quels sont les services que vous proposez notamment ?
Le New Work Lab se veut un lieu de rassemblement «d’entrepreneurs et de change makers». Nous sommes en perpétuel changement où nous apportons des innovations à la communauté entreprenariale. Nous leur apportons les outils, les formations, le réseau et l’accompagnement nécessaires pour accompagner et faire avancer les start-up et les entreprises.
Nous avons démarré avec les «Pitch Lab» où tous les mois de jeunes start-uppeurs viennent pitcher (et tester) leur produit. Cela leur permet de gagner en notoriété et de rencontrer des partenaires des bailleurs de fonds et d’obtenir du conseil.
Nous avons également lancé des «Crash Lab», des rencotnres qui ont pour objectif de faire partager les expériences (échecs ou challenges) des entrepreneurs.
Tout récemment, nous avons lancé un programme d’accélération de carrière pour les cadres en exercice qui veulent changer de parcours professionnel.
On essaye d’être avant-gardiste sur les tendances de l’entreprenariat.

la vieéco


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