L’agilité, une nouvelle exigence pour les managers
L’APPROCHE SUPPOSE LA MISE EN PLACE D’UNE CULTURE ET UN ESPRIT NOUVEAUX. UNE NOUVELLE PRATIQUE INNOVANTE DANS L’AIR DU TEMPS, CAR NOUS ÉVOLUONS DANS UN MONDE VUCA, À SAVOIR VOLATILE, INCERTAIN, COMPLEXE ET AMBIGU.
Une tendance pour certains, une nécessité pour d’autres: le management agile est sur toutes les lèvres. Autrefois, il caractérisait le rôle des directeurs SI et des développeurs travaillant au sein d’organisations qui se voulaient agiles. Avec le temps, le management agile s’est élargi, amplifié et est devenu une nouvelle pratique innovante dans l’air du temps, car nous évoluons dans un monde VUCA, à savoir volatile, incertain, complexe et ambigu.
L’approche séduit les entreprises outre-Atlantique, parce qu’elle libère le manager et l’ancre dans la dynamique de changement. Il peut ainsi changer plus facilement de modèle. En effet, dans un monde VUCA, l’entreprise passe d’une approche basée sur la résolution du problème en vue de réduire l’incertitude à une approche où le progrès est le fruit de l’incertitude, ce qui requiert un haut niveau de leadership et d’agilité.
Peut-on développer cette agilité ? Pour Réda Taleb, CEO du cabinet Officium Maroc – président de l’OMPM (Observatoire marocain des pratiques de management), «cette approche fait certainement partie des priorités des organisations et surtout celles des managers, car elle permet de recentrer les efforts autour des attentes clients et de la collaboration efficace».
Capacité à fédérer les équipes
Selon M. Taleb, il existe plusieurs formations qui permettent d’appréhender les concepts et de découvrir les méthodes et les outils du «Management agile». Toutefois, cela n’est réellement suffisant et concluant que s’il est appliqué au sein des organisations, à travers de vrais projets d’entreprises, ayant l’appui du top management. Le «learning by doing» est nécessaire, car au-delà des outils, il s’agit de créer une culture et un esprit nouveaux, explique-il en substance.
Ce changement de paradigme amené par le management agile implique de la part du manager une vraie capacité à fédérer son équipe en montrant la voie, une bonne dose d’humilité pour être capable d’accepter les critiques, l’aptitude à reconnaître ses erreurs et se remettre en cause, une facilité à déléguer et à accorder sa confiance mais aussi une capacité à s’effacer pour valoriser ses collaborateurs.
En résumé, le manager doit défier constamment les idées reçues pour innover en vue d’améliorer ses performances. En effet, les idées d’hier ont permis de bâtir des solutions pour des difficultés rencontrées hier. David B. Patersen, auteur du best seller «Leader as a coach», disait à ce propos que «le manager ne doit pas se contenter des succès d’hier, car ils sont ‘‘inutiles’’, voire nuisibles, pour la réussite de demain».
la vieéco