Les profils IT toujours en quête d’une expérience professionnelle à l’étranger


Les profils IT toujours en quête d’une expérience professionnelle à l’étranger

DEPUIS PLUS DE DEUX ANS, LA DEMANDE D’INFORMATICIENS ÉMANANT DE PAYS ÉTRANGERS NE CESSE D’AUGMENTER. D’APRÈS UNE ENQUÊTE DE REKRUTE, 85% DES BAC+4 ET 70% DES BAC+5 ET PLUS ONT DÉJÀ ÉTÉ APPROCHÉS PAR UN RECRUTEUR ÉTRANGER. LE SALAIRE VARIABLE, BONUS ET PRIMES, RESTE UN TRÈS BON MOYEN POUR MOTIVER LES COLLABORATEURS.

Le marché des informaticiens est redevenu très tendu au point d’inquiéter les spécialistes du secteur. Il y a quelques semaines, Saloua Karkri-Belkeziz, présidente de la Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI), tirait la sonnette d’alarme en précisant que la demande d’informaticiens émanant de pays étrangers ne cesse d’augmenter. Faute de ne pas travailler sur des projets d’envergure, beaucoup de jeunes diplômés préfèrent aller vivre de riches expériences à l’étranger.

Des pays dynamiques en matière de transformation digitale vont chercher des profils dans d’autres pays comme au Maroc. Même les cabinets de recrutement locaux sont sollicités par de grands groupes étrangers. Ali Serhani, DG associé du cabinet Gesper Services, explique : «Nous sommes contactés depuis plusieurs mois par des groupes émanant du Canada, de la France ou encore de la Belgique. Cela accentue la pénurie qui existe déjà localement. Ils cherchent les mêmes profils, à savoir des candidats expérimentés qui maîtrisent les dernières technologies du moment. Le problème est qu’ils proposent des contrats CDD aux candidats, chose que nous déclinons forcément. Nous voulons avant tout des emplois stables pour nos candidats», affirme-t-il.

Afin d’évaluer l’ampleur de cette tendance, le portail Rekrute a voulu en savoir plus en menant une enquête auprès de 1 246 informaticiens marocains sur les 12 derniers mois, dans le but d’identifier les profils les plus demandés sur le marché international et les facteurs de motivation des informaticiens.
Les principaux postes sondés sont les techniciens système (39%), les ingénieurs études & développement (24%), les responsables informatique (19%), les ingénieurs système (10%) et enfin les responsables réseaux (8%).

Les profils Bac+4 et plus sont plus prisés à l’international

D’après les résultats de l’enquête, il en ressort que les informaticiens hautement qualifiés se font chasser par des entreprises à l’étranger. 85% des Bac+4 et 70% des Bac+5 et plus ont déjà été approchés par un recruteur étranger. 44% d’entre eux ont été contactés entre 1 à 5 fois, durant les 12 derniers mois alors que 16% des sondés ont été approchés plus de 5 fois sur cette même période.

Les moins formés ne sont pas aussi prisés : la grande majorité d’entre eux n’ont jamais été contactés par des compagnies à l’étranger. Les entreprises internationales cherchent à recruter les informaticiens marocains ayant au minimum un Bac+4 ou un diplôme en école d’ingénieurs; elles veulent des profils pointus qui vont les accompagner dans leurs projets d’envergure, explique en substance Alexandra Montant, DGA du portail Rekrute.

S’agissant de l’expérience, les informaticiens juniors ne sont pas aussi prisés que les plus expérimentés. L’expérience professionnelle acquise avec les années donne de la valeur au profil. 83% des profils 6-8 ans d’expérience et 67% des profils 8-10 ans d’expérience ont déjà été chassés par des recruteurs étrangers, contre 50% des débutants et juniors. Ce dernier chiffre reste tout de même important, car cela témoigne d’un réel intérêt envers nos informaticiens, même inexpérimentés.

La taille de l’entreprise y est également pour quelque chose. Les informaticiens travaillant dans de grandes structures ont plus de chance de se faire chasser par des entreprises étrangères. Une expérience dans les grands groupes est clairement différente de celle d’une TPE, et elle est généralement plus formatrice, selon les responsables de l’enquête.

En ce qui concerne l’expatriation, dans l’ensemble, 76% des sondés seraient prêts à le faire contre 16% qui sont contre, alors que 5% de l’échantillon est déjà actif à l’étranger et qu’également 3% de l’échantillon est en cours de finalisation du contrat.

Pour ceux qui sont déjà à l’étranger, l’enquête montre que 66% des profils établis ailleurs ne seraient pas contre un retour au pays contre 34% qui préfèrent rester sur place.

Les informaticiens cherchent avant tout à évoluer dans leur carrière

Le spécialiste du e-recrutement tirent également des enseignements sur l’évolution des motivations de ces profils par rapport à l’enquête de 2016. Ils informent que les perspectives d’évolution professionnelle sont toujours la priorité des informaticiens marocains, tout comme en 2016. Les relations avec la hiérarchie gagnent du terrain puisque ce facteur se classe en 2e position. En revanche, l’équilibre vie personnelle/professionnelle dégringole à la 5e position alors qu’il était classé deuxième deux ans auparavant.

Les informaticiens sont donc aujourd’hui plus impactés par les relations avec leur direction, et ne privilégient pas leur équilibre vie pro/vie perso, pourvu qu’ils maintiennent de bonnes relations au travail et atteignent leurs objectifs professionnels.

L’aspect pécuniaire figure toujours en 3e position, et n’a pas bougé depuis des années pour cette population. Le salaire variable, primes et bonus, demeure un très bon moyen pour motiver la population IT au Maroc, surtout que 64% des informaticiens se déclarent insatisfaits de leur salaire.
Généralement, le variable octroyé tourne autour des objectifs (42%), le 13e et 14e mois (22%), le bonus annuel (16%), l’intéressement sur le résultat (12%) et les commissions (8%).

Enfin, 39% des informaticiens affirment avoir une augmentation salariale cette année contre 35% en 2016. Elle serait entre 1 et 9% du salaire pour 45% des sondés, entre 10 et 19% pour 25% d’entre eux et plus de 20% pour le reste.

la vieéco


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