Politique budgétaire et effet multiplicateur
Nous vous avons expliqué dans cet article comment l’équilibre sur le marché des biens et services se réalise selon Keynes, et dans celui-ci, nous vous montrions en quoi consiste l’effet multiplicateur. Cette fois-ci, nous allons vous présenter deux effets multiplicateurs sur lesquels peut jouer la politique budgétaire pour relancer l’économie si celle-ci est en équilibre de sous-emploi.
La politique budgétaire est une politique menée par l’État, qui consiste à jouer sur les niveaux de dépenses publiques (noté G) et d’impôts (noté T). Une politique budgétaire est dite expansive lorsque les dépenses publiques sont supérieures au montant d’impôts prélevés (G > T) ; elle est dite restrictive lorsque les dépenses publiques sont inférieures au montant d’impôts prélevés (G < T).
La politique budgétaire est nécessaire selon Keynes car l’économie est la plupart du temps en équilibre de sous-emploi. Cela signifie qu’il y a une insuffisance de la demande par rapport à l’offre (Z < Ys), ce qui génère du chômage.
Comment la politique budgétaire menée par l’État peut-elle permettre une relance de l’économie ?
Multiplicateur des dépenses publiques
Nous étudions ici l’impact d’une variation des dépenses publiques (ΔG ) sur le niveau de revenu global (ΔY*).
Nous savons qu’à l’équilibre, le revenu global d’équilibre est le suivant : Y* = 1/(1-c)[Co-cT+I+G].
Pour connaître l’impact d’une variation des dépenses publiques sur le revenu global d’équilibre, il faut dériver cette fonction du revenu global par rapport à la variable G.
ΔY*/ΔG = 1/(1-c)
donc ΔY* = 1/(1-c)ΔG
Sachant que 0 < c < 1, on a 1/(1-c) > 1, donc Y* augmente plus que proportionnellement lorsque les dépenses publiques (G) augmentent.
Multiplicateur fiscal
Nous étudions ici l’impact d’une variation des dépenses publiques (ΔT) sur le niveau de revenu global (ΔY*).
Y* = 1/(1-c)[Co-cT+I+G]
Dérivons cette fonction par rapport à T.
ΔY*/ΔT = -c/(1-c)
donc ΔY* = c/(1-c)(-ΔT)
avec -ΔT représentant une baisse du niveau d’impôts prélevés.
Ainsi, une baisse de T (les impôts) entraîne une augmentation plus que proportionnelle de Y*. On remarque cependant que c/(1-c) < 1/(1-c), l’effet multiplicateur est plus fort avec une hausse des dépenses publiques.
Théorème de Haavelmo
Supposons que l’État souhaite conserver un budget équilibré, sachant que le budget = T – G. Pour que le budget soit équilibré, il faut que ΔG = ΔT.
Démonstration :
Nous faisons varier, de la même quantité, à la fois les dépenses publiques et le niveau d’imposition. Pour étudier l’impact de ces deux variations équivalentes sur le niveau de revenu global d’équilibre, nous allons dériver la fonction Y* par rapport à G et à T.
ΔY*'(G, T) = (ΔY*/ΔG)ΔG + (ΔY*/ΔT)ΔT
avec ΔG = ΔT, nous avons :
ΔY*'(G, T) = 1/(1-c)ΔG + -c/(1-c)ΔG
On factorise avec ΔG :
ΔY*'(G, T) = 1-c/(1-c)ΔG
On obtient finalement :
ΔY*'(G, T) = ΔG
Ainsi, d’après le théorème de Haavelmo, l’effet multiplicateur du budget équilibré vaut 1.
- Effet multiplicateur des dépenses publiques = 1/(1-c)
- Effet multiplicateur fiscal = -c/(1-c)
- Effet multiplicateur du budget équilibré = 1
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