BMCE Capital Research passe la zone UEMOA au crible
LA CÔTE-D’IVOIRE SERA LE PREMIER PAYS À BOOSTER LA CROISSANCE EN 2019 N L’INDICE BOURSIER DEVRAIT SE REDRESSER CETTE ANNÉE.
BMCE Capital Research, le bureau de recherche panafricain de BMCE Capital, vient de publier son rapport stratégique annuel couvrant le marché de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). Une analyse, notamment axée sur les projections aux volets économique et boursier des pays de la zone. Ainsi, la croissance économique devrait être au rendez-vous, soutenue par une hausse des budgets de l’ensemble des Etats membres de l’Union. En effet, les Lois de finances des différents pays de l’UEMOA tablent sur des budgets en amélioration de 2,5% à 11,5% et moyennant une hausse de 6%. Ces budgets s’inscrivent, pour la plupart, dans la réalisation des programmes de développement et concernent des dépenses liées aux infrastructures publiques, à la lutte contre la pauvreté et d’autres projets à forte portée sociale.
L’inflation maintenue en dessous de 3% dans toute la zone
A cet effet, le PIB de l’Union est attendu à 6,3%, selon le FMI (contre 6,6% en 2018). La croissance escomptée sera portée par l’ensemble des Etats mais principalement par la Côte d’Ivoire (7%), le Sénégal (6,7%) et le Bénin (6,3%). Parallèlement, le déficit budgétaire de l’Union, y compris les dons, devrait poursuivre son allègement, passant de 4% en 2018 à 3% à 2019, avec un objectif de convergence à 3% pour tous les pays de l’UEMOA. Cet objectif est motivé par la volonté des Etats d’accroître la mobilisation de leurs ressources, de rationaliser leurs investissements et de renforcer davantage la discipline et l’optimisation de leur budget.
Toujours au niveau de l’Union, l’inflation devrait reprendre pour atteindre 1,3%, contre 0,9% en 2018. Et devrait rester pour l’ensemble des Etats membres en dessous de la barre des 3%.
Au registre de la dette publique, certains pays comme le Mali et le Niger devraient l’inscrire en hausse. Le Togo, lui, est actuellement l’un des pays les plus exposés avec un niveau de 70,6% du PIB proche de la norme communautaire, au moment où la moyenne de l’Union est de 47,1%.
Par ailleurs, les Etats devront poursuivre la mise en œuvre de leurs différents plans de développement qui devraient contribuer à l’amélioration du niveau des infrastructures de base avec le renforcement du taux de couverture en eau potable et de l’électricité, du bitumage des routes et du reprofilage des pistes villageoises. Ces investissements ayant pour but l’amélioration des conditions de vie des populations devraient constituer la priorité pour les gouvernements de la sous-région.
Ces derniers devraient d’ailleurs maintenir leurs efforts dans les secteurs de l’éducation et de la santé, afin d’accroître le nombre de salles de classes, des universités et renforcer les capacités des enseignants et des chercheurs pour l’enseignement supérieur. Aussi, le secteur de la santé devrait enregistrer des améliorations avec le renforcement des capacités sanitaires en prenant en compte la modernisation des Centres hospitaliers universitaires, la construction et l’équipement des centres de santé urbains. Ces investissements devraient être réalisés en s’appuyant sur l’optimisation des ressources de l’Etat, dont la part dédiée aux investissements et aux dépenses pro-pauvres est de plus en plus importante.
Redressement du marché boursier
Au volet boursier, l’ensemble des acteurs du marché espèrent que le marché se stabilise. A noter que l’indice BRVM Composite a encaissé deux grosses baisses en 2017 et 2018 de -16,81% et –29,72% en 2017 et 2018 respectivement. Naturellement, ces replis ont été accompagnés par une baisse des volumes. Sur la période 2016-2018, la zone a perdu 40,4% à 174,4 milliards FCFA, traduisant un désinvestissement sur le marché Actions. Heureusement, un redressement du marché est envisageable en 2019. Une correction pouvant être alimentée par la conjonction de plusieurs éléments, notamment le décrochage entre l’évolution du marché (repli de 45,95%) et celle de la capacité bénéficiaire globale (léger repli de -0,64%) sur les deux dernières années, pouvant déboucher cette année sur un rattrapage des performances des indices. Et, la dynamisation du marché par de nouvelles IPO avec l’entrée en bourse éventuelle de Orange Côte d’Ivoire dont la privatisation est mentionnée dans le projet de budget 2019 de l’Etat de Côte d’Ivoire, mais également pour le compartiment des petites capitalisations-3e compartiment qui devrait certainement enregistrer sa première IPO au cours de l’année 2019.
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