Économie du Maroc
Chapitre 1 : états des lieux (description)
- Lecture macroéconomique de l’économie marocaine :
- L’économie marocaine dans l’économie mondiale :
- L’indicateur de développement humain (indicateur composite/synthétique):
L’IDH mesure le niveau de développement des pays sans tenir en compte seulement de leurs poids économiques (PIB et PIB/habitant). Il intègre trois séries de données qualitatives :
- La santé/longévité(mesurée par l’espérance de vie dès la naissance) : mesurer indirectement la satisfaction des besoins matériels essentiels (eau potable, alimentation…)
- Le savoir/niveau d’éducation(mesuré par Il est mesuré par la durée moy de scolarisation pour les adultes (+ 25 ans) et la durée attendue de scolarisation pour les enfants d’âge scolaire).
- Le niveau de vie(mesuré par logarithme du revenu brut par habitant en parité de pouvoir d’achat) : les éléments de la qualité de vie qui ne sont pas décrits par les deux premiers indices (la mobilité, l’accès à la culture…)
- Rappel sur quelques notions :
- PIB : agrégat qui mesure la richesse créée par un pays durant, une période. C’est la somme des valeurs ajoutées.
- Revenu national brut : la somme des revenus (salaires, profit…) perçus, pendant une période, par les agents économiques nationaux.
- Revenu par tête/revenu national par habitant : le revenu national brut pour une année, divisé par le nombre total d’habitants.
- La croissance : l’augmentation du volume de la production et des richesses d’un pays, pendant un période donnée (un phénomène quantitatif).
- Le développement :prend en compte la transformation des structures économiques, sociales, culturelles et démographiques qui accompagnent une croissance durable qui se traduit par l’amélioration du bien-être de la population (un phénomène qualitatif).
- La typologie des pays en voie de développement :
- Les NPI (Nouveaux Pays industrialisés) : Corée du sud, le Singapour, …
- Les pays émergents : la Chine, le Brésil, le Mexique…
- Les pays exportateurs du pétrole (les pays du Golfe)
- Les PMA (Pays les Moins Avancés) : le Niger, le Soudan du Sud, le Centre Afrique, le Népal, Haïti…
- Les pays à revenu intermédiaire (les pays d’Afrique du nord…)
- Le classement de l’économie marocaine à l’échelle internationale :
-On classe les pays selon l’indicateur de développement humain (IDH).
-La Norvège est en tête de la liste et le Niger est le dernier dans le classement.
-Le Maroc est 123e /186 pays étudiés, avec un indice de 0.667/1 (pour l’année 2018) :
- L’espérance de vie à la naissance: tire l’IDH vers le haut (76,1 ans).
- Le savoir: tire l’IDH vers le bas, l’adulte bénéficie de 5,5 années d’étude.
- Revenu par habitant : inférieur au pays voisins.
-le PIB par habitant au Maroc est 8600DH par habitant (2017).
-Selon l’IDH et le PIB/habitant, le Maroc figure parmi les pays en voie de développement (situation intermédiaire de développement, développement humain moyen).
- Les principaux agrégats macroéconomiques :
- Rappel :
- Taux de croissance de l’économie : la variation des valeurs du PIB sur deux dates différentes à [Taux de croissance = (PIB de l’année considérée – PIB de l’année de référence) / (PIB de l’année de référence) * 100]
- Taux d’inflation: mesure la perte du pouvoir d’achat de la monnaie qui se manifeste par une augmentation générale des niveaux des prix (Il est calculé à partir de l’indice des prix à la consommation).
- Taux de chômage : c’est le rapport entre l’effectif des personnes en âge de travailler sans emploi (qui en cherche un) et la population active (les personnes en âge de travailler)
- Taux de couverture des importations par les exportations : c’est le rapport des exportations (en valeur) et des importations (en valeur).
- Les agrégats de l’économie marocaine (2017) :
- Taux de croissance : 4,1%
- Taux d’inflation : moins de 2%
- Taux de chômage : 10,2% (25% pour les jeunes)
- Taux de couverture : 57,2% pour 2016
- Le déficit budgétaire (la différence entre les recettes de l’Etat et ses dépenses sur une année budgétaire) représente 3,5 % du PIB
- Taux de couverture (commerce extérieur) de 57,2% (en 2016).
Analyse et interprétation :
- Une bonne maîtrise de l’inflation, du niveau du déficit budgétaire et du niveau de la dette publique
- Globalement des mauvaises performances de l’économie marocaine à travers la faiblesse de la croissance économique, taux de chômage élevé et un déficit important du commerce extérieur.
Remarque : Le Maroc respecte bien ses engagements vis-à-vis des institutions internationales (FMI, prêteurs, marchés financiers…). Pour obtenir des emprunts à des taux d’intérêt bas, il faut garantir aux créanciers des bonnes capacités de remboursement.
- Une analyse sommaire par secteur d’activité
1) La répartition du PIB par secteur d’activité
- Rappel
- Valeur ajoutée : la différence entre la valeur finale de la production (chiffre d’affaires) et la valeur des biens qui ont été consommés par le processus de production (consommations intermédiaires : les matières premières…).
- Une économie en transition : le passage d’un système économique précapitaliste vers un système d’économie de marché, par la mise en place des structures du capitalisme (encouragement de l’initiative privée, la primauté de la concurrence et du marché, le retrait de l’Etat de la sphère économique…)
- Description (2017) :
- Le secteur primaire (agriculture, pêche) à plus grandes valeurs ajoutées
- Le secteur secondaire (industries, BTP, énergie) à ¼ du PIB
- Le secteur tertiaire (service, commerce, tourisme, télécommunication, activités financières…)à premier pourvoyeur d’emplois (suivi par le secteur primaire)
- Interprétation/commentaire :
- Productivité du secteur primaire àfaible valeur ajoutée par rapport au PIB
- L’économie marocaine est une économie en transition
- Remarques :
- La faiblesse et la volatilité de la croissance de l’agriculture marocaine s’expliquent par la forte dépendance de ce secteur de la pluviométrie et de son organisation traditionnelle.
- Le secteur tertiaire dans les économies développées détient les parts majoritaires en termes de création de richesses et d’emploi). Ce n’est pas encore le cas pour l’économie marocaine.
- Le secteur des nouvelles industries (l’automobile et l’aéronautique) est devenu le secteur le plus exportateur de l’économie marocaine et la première source de devises (les nouveaux métiers mondiaux du Maroc).
- Les vecteurs de croissance économique :
- L’investissement :
Définition :
- Toute opération effectuée par un agent économique pour obtenir un bien de production (machines, équipements…)
- L’investissement national : effectué par des agents économiques marocains résidants
- L’investissement étranger: effectué par des étrangers résidants en dehors du territoire marocain.
- L’investissement public: entrepris par l’Etat ou par les collectivités territoriales comme les infrastructures et les équipements
- L’investissement privé: effectué par le secteur privé (les entreprises ou les ménages).
-On calcule l’investissement selon le taux d‘investissement (la part de l’investissement dans la part des richesses crées)
Taux d’investissement=FBCF/PIB
- La FBCF (formation brute de capital fixe) : un agrégat qui permet de mesurer l’investissement matériel, ainsi que logiciel (immatériel).
On calcule la FBCF de chaque agent économique (entreprise, Etat, ménage) ayant effectué des opérations d’acquisition de biens durables et on fait la somme.
Remarques :
-Le taux d’investissement de l’économie marocaine a connu une légère hausse du taux en 2017, s’établissant à 33,5% du PIB avant de reculer à 33,1% en 2018. (Un taux élevé par rapport aux pays de la zone MENA voire dans le monde).
-L’économie marocaine est devenue en 2018, l’économie la plus attractive pour les investissements dirigés vers le continent africain
Pourquoi ?à Positionnement géographique stratégique, à la stabilité des indicateurs macroéconomiques, facteurs liés à son capital humain et à son environnement d’affaires généralement très favorable (60/190 en 2018).
- La demande (la consommation) :
- Au sein de l’économie, la demande des ménages est un facteur déterminant de l’investissement des entreprises. Selon la théorie keynésienne, les entrepreneurs décident d’investir et d’embaucher en fonction du niveau de la demande effective qui leur sera adressée essentiellement par les ménages (l’ensemble des occupants d’un même logement sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté).
- La consommation d’un ménage dépend du:
-Niveau du revenu (qui dépend de la répartition des revenus et du niveau de l’emploi)
-L’épargne : la partie non-consommée du revenue (qui dépend des facteurs psychologiques)
- Thésaurisation : les sommes de monnaie liquide en caisse et en poche, voire en coffre-fort qui quittent le circuit économique, alors que l’épargne c’est la somme non consommée du revenu, qui peut être soit placée (dans les banques ou dans le marché financier), soit consommer ultérieurement, soit thésaurisée.
Remarque : Selon une enquête effectuée en 2017, la consommation des ménages marocains reste le principal soutien de la croissance marocaine.
- Le commerce extérieur :
En 2017, le déficit de la balance commerciale marocaine a atteint 9,9% du PIB.
En même temps les pays qui sont devenus émergents (la Chine, le Brésil, la Turquie, le Mexique…) se caractérisent par une balance commerciale excédentaire.
Par ailleurs, la part de marché mondiale de chaque pays montre bien l’incapacité de l’économie marocaine d’augmenter sa part de marché par rapport à d’autres pays émergents.
Pourquoi ?à -La lenteur du processus de diversification de l’offre exportable (quelques produits agricoles et du phosphate)
-La concentration des exportations sur un nombre limité de clients (la France et l’Espagne, notamment)
-Un bilan négatif des accords de libre-échange signés par le Maroc avec ses partenaires (UE, Etats unis, Turquie…).
Conclusion du 1e chapitre :
L’analyse de l’état des lieux de l’économie marocaine en 2017 permet de dégager les points suivants
-Une bonne maîtrise des grands équilibres macroéconomiques (inflation, niveau de la dette publique et du déficit budgétaire)
-Un niveau de développement non-satisfaisant à cause de la faiblesse du secteur de l’éducation et du revenu par tête
-Un rythme de croissance insuffisant pour résorber le niveau élevé du chômage et améliorer les indicateurs sociaux, en raison de la faiblesse du secteur primaire et de l’inertie du secteur des exportations et les rendements faibles des investissements (productivité du capital humain)
-La situation économique actuelle de l’économie marocaine est la résultante d’un processus long, marqué par des événements marquants ( le Plan d’ajustement structurel mis en place au début des années 1980, pour faire face à un état très critique de l’économie marocaine (explosion de la dette publique, récession économique…) et des vastes réformes entreprises par les pouvoirs publics marocains mais qui s’avèrent insuffisantes pour instaurer une croissance durable et améliorer le bien-être des Marocains.
Chapitre 2 : évolution de l’économie marocaine depuis l’indépendance
Le choix de distinguer trois périodes de l’histoire de l’économie du Maroc dépendant peut être justifié par les éléments suivants:
*Les écarts significatifs dans certains indicateurs macroéconomiques entre ces trois périodes
*Les changements d’orientation pris par les pouvoirs publics marocains sur ces trois périodes.
- La période de 1956 à 1983 (le plan d’ajustement structurel) :
- Une économie aux structures archaïques :
- Caractéristiques de cette période :
- Le Maroc a choisi le modèle économique libéral, mais aussi un capitalisme d’Etat (ce dernier a veillé sur l’investissement et la planification économique)
- L’agriculture joue le rôle de locomotive économique
- Les exportations marocaines se composent de quelques minerais (phosphate) et de produits agricoles (agrumes, tomates)
- Obstacles rencontrées durant cette période :
- Sécheresses pendant les années 1980
- Accroissement démographique
- L’augmentation des taux d’intérêt sur le marché mondial
- Le recul des cours du phosphate
- L’enrichissement des cours des hydrocarbures
- Conséquence :le déficit de la balance commerciale s’est aggravé, le niveau de la dette marocaine s’est accentué.
- Fuite massive des capitaux (décroissement des investissements du secteur privé + réduction de la proportion des étrangers vivant au Maroc)à un faible taux d’investissement à quasi-stagnation du PIB, aggravation du chômage et sous-emploi surtout le bâtiment et certains secteurs d’industrie à taux de croissance économique insuffisant.
Remarque : en 1967, le PIB avait augmenté de7%en raison du relèvement de la production agricole et en1968 l’augmentation futde12% à cause d’une récolte exceptionnelle, néanmoins ces phénomènes n’ont entraîné aucune modification à caractère structurel.
- L’amortissement de la dette publique extérieure à une aggravation de l’endettement public vis-à-vis de l’étranger.
- La diminution des réserves en devises ce qui a obligé le Maroc à contracter des crédits auprès du Fonds Monétaire International.
- Une planification ratée :
- Le plan quinquennal (1960-1964) :
- Les investissements en agriculture furent réalisés et dépassés dans certains cas
- Le tourisme est défini comme un secteur important dans l’économie, des encouragements ont été prévus par des législations.
- Le plan triennal (1965-1967) :
- La priorité est de hisser le niveau de l’investissement : la formation brute du capital fixe a augmenté due à l’augmentation des investissements publics (néanmoins ceci a été contrecarré par une diminution des investissements privés).
- La modernisation de l’agriculture à travers l’élargissement des superficies utilisant les techniques de l’agriculture moderne
- Ce plan consacre au tourisme un montant de millions de DH dont l’essentiel est à la charge de l’Etat.
- Le plan quinquennal (1968-1972)
Ce plan est une continuité des plans précédents et il a fait de l’agriculture sa principale priorité.
- Le plan quinquennal (1973-1977)
Ce plan est présenté autant que plan de décollage visant à créer des structures qui génèrent la croissance économique en dépassant certains seuils.
La flambée des cours de fin 1973 du phosphate sur le marché mondial a ouvert de belles perspectives de financement et donc de croissance.
- Le plan triennal (1978-1980)
Appelé plan de pause, qui vise à sauver l’état financier marocain et appliquer les programmes d’austérité. Ceci est le résultat de la crise financière (explosion de la dette publique, augmentation du taux d’intérêt sur le marché international, l’augmentation de la valeur du dollar et la chute des prix de phosphate)
- Bilan de ces plans : croissance reste insuffisante, chômage et sous-emploi demeurent importants, déficit permanant de la balance commerciale (commerce extérieur).
- Conclusion : l’échec de ces politiques économiques vont contraindre le Maroc à changer de stratégie économique : désormais on cherche à réaliser les équilibres macroéconomiques au lieu de la croissance (c’est l’ère du plan d’ajustement structurel).
- La période de 1983 à 2001 :
En juin 1983, le Maroc ne détient plus que six jours de réserves de devises (la cessation du paiement), donc les autorités marocaines sont obligées de mettre en place des réformes structurelles pour garantir la solvabilité de leur pays. Pour cela, on s’est basé sur deux axes ; le désengagement progressif de l’Etat de la sphère économique et l’encouragement du secteur privé.
- Le début des grandes réformes :
- Le retrait progressif de l’Etat marocain de l’économie :
- La contraction des investissements de l’Etat
- L’amélioration des recettes fiscales
- Une baisse des budgets consacrés aux secteurs sociaux (éducation, santé…)
- Un vaste mouvement de privatisation en s’accentuant sur le secteur privé, attirer les investisseurs extérieurs et stimuler l’actionnariat populaire.
- La baisse des dépenses de fonctionnement (une réduction de subventions, un encadrement de la masse salariale provenant d’un blocage de salaires et un plafonnement de recrutements dans la fonction publique).
- Un chantier de réformes
- Réforme fiscale, qui vise à simplifier le système fiscal marocain, inciter les investissements et améliorer le rendement financier des impôts (TVA : 1986, IS : 1988, IR : 1990)
- Réforme bancaire, qui vise à instaurer un système bancaire moderne, libéral et favorise l’investissement pour assurer un croissance forte et durable, ceci à partir de la refonte du cadre législatif (introduire la notion de la banque universelle…), la déréglementation (suppression du taux d’intérêt minimum…) et le renforcement de la réglementation prudentielle(capital minimum…)
- Réforme des marchés des capitaux en 1993, elle concerne la bourse (moderniser la bourse de Casablanca, création de société de bourse ainsi que d’un dépositaire central), et le marché monétaire (élargir le marché à de nouveaux intervenants comme les entreprises publiques et les établissements financiers)
- Réforme du droit des affaires, qui vise à encourager le secteur privé et la création d’entreprises, à travers l’adoption du code de commerce, la loi sur la société anonyme, la loi sur les sociétés commerciales…
- Un bilan mitigé :
Les résultats des réformes sous le cadre du PAS sont encourageants sur le cadre des équilibres macroéconomiques mais reste insuffisants en termes de croissance et d’indicateurs sociaux.
- Une bonne maîtrise de grands équilibres macroéconomiques :
- Diminution de déficit public
- L’amélioration du ratio recettes fiscales
- Le déficit du compte courant a été redressé
- Sur le plan du commerce extérieur, le taux de couvertures des importations par les exportations est remonté.
- La politique monétaire poursuivie depuis 1983 a permis la réduction des finances publiques, une baisse importante de l’inflation, et une meilleure mobilisation de l’épargne.
Remarque : La balance des paiements est un document de la comptabilité nationale qui recense, pour une période donnée, l’ensemble des transactions économiques donnée, l’ensemble des transactions économiques internationales (commerciales, financières et monétaires) que les résidents d’un pays (les particuliers, les entreprises ou l’État) ont réalisées avec ceux du reste du monde.
Les ventes à l’international sont enregistrées comme des crédits tandis que les achats de marchandises, de services ou de capitaux sont enregistrés comme des débits.
- Un taux de croissance non-satisfaisant :
- Le taux de croissance durant cette période n’a pas pu faire face à l’accroissement démographique.
- La structure du PIB n’a pas connu de changement notable (les industries manufacturières ont continué à représenter 17% du PIB, suivi par le secteur primaire) .
- Le taux de chômage à l’échelle nationale a augmenté, touchant plus les femmes sue les hommes, ainsi que les jeunes.
- L’accroissement du secteur informel.
- Les indicateurs sociaux (analphabétisme, mortalité infantile, espérance de vie) sont très mauvais
III. La période de 2001
- La nécessité de poursuivre les réformes :
- La consolidation des équilibres macroéconomiques :
Le taux de croissance économique marocain s’explique par :
- La dépendance à la pluviométrie
- La fragilité de l’économie vis-à-vis des tribulations de l’économie mondiale
- Le Maroc a réduit son déficit budgétaire grâce la stabilisation des dépenses du personnel, la réduction des dépenses de la caisse de compensation
- La modernisation des structures de l’économie :
- Une amélioration des infrastructures: autoroutes à double voie, le Maroc est classé le 1e au Maghreb concernant le réseau ferroviaire, et pour consolider les infrastructures maritimes 34 nouveaux ports ont été construits.
- Une amélioration des télécommunications: le Maroc est premier au Maghreb concernant ce domaine, celui-ci a été marqué par l’introduction du 4G en 2015, en plus de l’équipement des nouvelles constructions de la fibre optique.
- Un assainissement du climat d’affaire: en 2018, le Maroc a grimpé de la 128e place à la 60eplace concernant l’environnement des affaires.
- Un encouragement de la création d’entreprise : la création du statut auto entrepreneur pour encourager les entrepreneurs à choisir la voie du secteur formel, une imposition plus adaptée à la nature du parc des sociétés marocaines
- La lutte contre la pauvreté et la précarité :
- L’initiative nationale pour le développement humain (INDH) : vise à lutter contre la pauvreté, la précarité, l’exclusion sociale, et la promotion d’activités génératrices de revenus et d’emplois notamment dans le milieu rural.
- L’instauration du régime d’assistance médicale (RAMED) : pour permettre à la population économiquement démunie de bénéficier d’une couverture médicale de base qui offrira ainsi la gratuité des soins et prestations médicalement disponibles dans les hôpitaux publics.
- Des mesures ponctuelles en matière de santé et d’éducation afin de réduire : le taux de mortalité infantile et maternelle, l’abandon scolaire…
- Des résultats prometteurs :
- Actuellement, le Maroc est classé parmi les pays « marchés émergents de l’avenir » ou « marchés frontières »
- La définition d’une nouvelle stratégie de développement axée sur l’industrie (les nouveaux métiers mondiaux du Maroc) : le volume des exportations des secteurs de l’automobile, l’aéronautique, l’électronique et l’offshoring a augmenté.
- L’ouverture sur le marché africain : le Maroc a multiplié ses partenariats commerciaux avec les pays africains (le continent africain est un marché géant avec un potentiel de croissance économique considérable)
Remarque : le Maroc n’est toujours pas un pays émergent, et parmi les domaines dont le Maroc doit fournir plusieurs efforts : la santé et l’éducation, le système judiciaire, le développement industriel…
Chapitre 3 : les points de faiblesse de l’économie marocaine (analyse sectorielle)
- Certains traits de la société traditionnelle :
Même si la société marocaine a connu de profonds changements à plusieurs égards, elle reste marquée par les caractéristiques de la société traditionnelle (en référence à la théorie de Rostow. Selon cet économiste, une société est traditionnelle lorsque l’agriculture est la locomotive de l’économie, l’absence de croissance durable, une population majoritairement rurale, exerçant une activité vivrière. Pour atteindre le développement, l’auteur de « les étapes de la croissance économique » a proposé les étapes suivantes :
- La société traditionnelle : regroupe toutes les sociétés caractérisées par une prédominance des activités agricoles de type familial et personnel (performance de production médiocre…)
- Les conditions préalables au décollage : la mise en place de nouvelles structures plus favorables au développement. La rupture avec la société traditionnelle s’opère à plusieurs niveaux : accroissement de la production agricole, amélioration de l’infrastructure et les transports, l’insertion dans le commerce international, le développement du système bancaire…
- Le décollage économique : c’est la phase de transition du sous-développement vers le développement, ce décollage est lié à trois conditions : taux d’investissement important, des industries exerçant l’effet de l’entrainement sur les secteurs économiques, un environnement politico-économique qui maintient la croissance.
- La marche vers la maturité : la croissance se diffuse pour l’ensemble des secteurs d’activité et l’amélioration des secteurs sociaux
- La consommation de masse : la consommation de biens de de consommation durables et le secteur des activités devient largement dominant. Désormais, l’Etat devient influent sur la scène internationale.
- Un secteur agricole au gré de la pluviométrie
- La richesse créée par le secteur agricole est fortement variable car elle est liée à la pluviométrie.
- Le taux de croissance Marocain est liée à la production agricole (ce secteur est le premier pourvoyeur d’emplois dans le pays)
- L’agriculture marocaine n’arrive pas à assurer l’autosuffisance en matière de blé
- Les principales importations agricoles du Maroc sont : les céréales, les légumineuses, le lait et ses dérivés…
- L’agriculture marocaine se caractérise par de nombreuses petites exploitations qui travaillent avec peu de mécanisation, et sans fertilisation efficace.
- Le système de valeurs qui domine le monde rural marocain se caractérise par : un manque d’ambition (l’activité vivrière), une domination des traditions tribales (les agriculteurs refusent de collaborer entre eux). Cette irrationalité et cet attachement aux pratiques périmées empêchent ce secteur à fournir un surplus de croissance.
- Une dominance du secteur informel
- Rappel :
-Le secteur informel fait partie d’un ensemble d’activités économiques appelée l’économie non-observée, celle-ci comprend : l’économie souterraine (qui s’échappe des obligations légales), l’économie illégale (les exercices d’activités interdites par la loi), le secteur informel (les activités non-déclarées), la production à usage propre (biens et produits provenant des activités domestiques et l’entraide amicale)
-On distingue l’informel du formel à partir de : le statut de la main d’œuvre (travailleurs familiaux non rémunérés), le tenue d’une comptabilité (les e/ses formelles tiennent à la loi comptable), les enregistrement d’ordre administratif (inscription au registre du commerce…)
-La théorie du dualisme économique (théorie de Lewis) : le dualisme est la coexistence au sein des pays en voie de développement d’une société traditionnelle et d’un secteur moderne qui renvoient à des modes différents d’organisation de production.
- Le secteur informel :
Même si les activités informelles constituent une échappatoire au chômage, elles présentent plusieurs inconvénients pour le développement économique du pays :
- Une perte en termes de recettes fiscales (les UPI ne paient pas les impôts et les taxes, un manque considérable pour les caisses de sécurité sociale car les UPI ne déclarent pas leurs salariés
- Une concurrence déloyale envers les entreprises formelles et le risque de basculement de ces derniers vers l’informelle
- Une faible productivité et insalubrité des lieux d’exercice (absence d’eau potable, absence d’électricité…)
- Une forte disparité spatiale
- Le Maroc souffre d’importantes disparités entre les différentes régions qui constituent son territoire (4 régions créent plus de la moitié de la richesse nationale : Grand Casablanca, Rabat-Sale-Zemmour-Zaer, Tanger-Tétouan, Souss-Massa-Draâ)
- De forts écarts en développement humain entre les régions marocaines mises en évidence, en particulier ce qui concerne le niveau d’éducation et les moindres mesures de niveau de vie.
Ces écarts reflètent le déphasage entre les espaces urbanisés et économiquement dynamiques et les espaces ruraux :
- Les dotations en infrastructures : les régions relativement bien équipées en infrastructure et aussi bien économiques que sociales sont : la région de Casa et Rabat
- La dynamique entrepreneuriale : mesurée par le taux d’entreprenariat, le taux le plus élevé est enregistré dans le régions du Sud, à cause de l’exonération fiscale et la domiciliation abusive de certaines entreprises qui réalisent une part importante de leur CA en dehors de cette région.
Cette disparité s’explique par la sous-exploitation du capital humain dans les régions peu dynamiques à mande de postes d’emploi à accentuation des inégalités spatiales.
- Une faible compétitivité de l’économie marocaine
Un pays compétitif est celui qui vend comparativement plus que les autres (à l’export comme à domicile), et augmentent durablement la richesse à domicile. La compétitivité d’un pays dépend largement de la productivité des facteurs de production et les coûts de production.
- Une faible productivité des facteurs de production
-Les facteurs de production sont les moyens durables qui contribuent à la production : le capital (B&S qui peuvent être utilisées lors de leurs cycles de production comme les machines), et le travail (nombre d’heures de travail effectuées par les travailleurs).
– la fonction de production : la combinaison des facteurs de production.
-L’intensité capitalistique : le rapport des immobilisations corporelles brute sà l’effectif salarié en équivalent
-La productivité (partielle) du capital : le rapport entre la valeur ajoutée et le capital fixe utilisé
-La productivité (partielle) du travail : le rapport entre la valeur ajoutée de la production et le nombre d’heure nécessaire pour le réaliser.
-La productivité globale/totale des facteurs : l’accroissement relatif de richesse qui n’est pas expliqué par l’accroissement des quantités des facteurs de production.
-Le coefficient marginal du capital : les unités d’investissement nécessaires pour produire une unité supplémentaire du PIB
-Le coefficient moyen du capital : le stock de capital rapporté au PIB (celui-ci a augmenté pour le Maroc grâce à l’effort d’investissement consenti par les pouvoirs publics)
-Pour le facteur travail, la taille du marché du travail marocain va croître fortement dans les années avenir, la transition démographique peut constituer une réelle opportunité pour le pays, si la population en âge de travailler s’insère correctement sur le marché du travail. Malheureusement, le niveau d’éducation de la population constitue un obstacle majeur pour le Maroc, ne lui permettant pas de profiter pleinement de cette démographie. Malgré la population jeune marocaine, celle-ci contribue faiblement à la croissance du PIB par habitant.
- Des coûts de production élevés
- Le coût d’énergie est très élevé : L’économie marocaine est très dépendante du pétrole. La faible diversification énergétique met les e/ses en difficulté face aux concurrent sur les marché s étrangers.
- Les coûts salariaux et les charges patronales au Maroc sont importants par rapport à la productivité du travail
- Un commerce extérieur fragile :
- Un déficit chronique de la balance commerciale
L’export est un levier de la croissance économique qui a permis à de nombreux pays en développement de casser les verrous du sous-développement, puisqu’il permet l’élargissement de la taille du marché pour les e/ses nationales, l’amélioration de la performance et la compétitivité du tissu économique national, la rentrée des devises…
- Le taux de couverture marocain est inférieur à 100% (2017), càd la valeur des importations est supérieure à la valeur des exportations
- Une dégradation du taux de couverture à partir de l’année 1995
-Raisons pour lesquelles la balance commerciale souffre d’un déficit chronique :
- Les exportations
- Les exportations marocaines sont dominées par des produits de faibles valeurs comme les produits alimentaires, les produits finis de consommation, les produits bruts et les produits semi-finis.
- Une forte concentration des exportations marocaines vers l’UE, ce qui engendre la dépendance du Maroc aux demandes de ces pays.
- Les importations
Le Maroc importe toute sorte de biens: des biens d’alimentation de l’énergie (la facture énergétique pèse lourdement sur l’économie marocaine), des produits bruts, des produit ssemi-finis, des produits finis industriels et de consommation.
- U bilan négatif des accords de libre-échange
Voici les accords li bre-échange que le Maroc a signé :
- L’accord avec l’Union Européenne dès 1996
- L’accord avec lesEtatsunisen 2004
- L’accord avec la Turquieen 2006
- L’accord avec la Turquieen2006
- L’accord d’Agadir avec les Etats arabes (la Tunisie,l’Egypte et laJordanie)en 2004
On remarque une dégradation continue de la balance commerciale du Maroc avec les partenaires avec lesquels il a signé des accords de libre-échange.
Les accords conclus par le Maroc profitent davantage les pays partenaires, y compris ceux à niveau de développement comparable.
-Raisons pour lesquels ces accords ont échoué pour le Maroc :
- Le Maroc a signé des accords de libre-échange avec des économies plus développées (donc plus compétitives)
- Ces accords n’ont pas fait l’objet d’étude d’impact avant leur signature
- Le tissu économique (les entreprises marocaines) n’a pas tiré amplement profit des avantages procurés par ces accords (notamment avec l’UE).
Chapitre 4 : Les perspectives de l’économie marocaine
- Mesures mises en œuvre par le Maroc
- Une diminution de la dépendance énergétique vis-à-vis de l’extérieur et des combustibles fossiles :
- Le plan de développement du gaz naturel liquéfié
- Réaliser l’infrastructure nécessaire à la réception du gaz naturel liquéfié, sa regazéification, son transport et son utilisation
- Satisfaire la demande électrique nationale
- Réduire a dépense énergétique
- Sécuriser l’approvisionnement des centrales électriques à cycle combiné gaz-turbine
- Le développement des énergies renouvelables (la stratégie énergétique 2030)
Les priorités majeures de cette stratégie :
- Porter à 42% la contribution des énergies renouvelables dans la production électrique en 2020.
- Une réduction de la dépendance énergétique à environ 93% en 2017.
–Plan Solaire :
- Grande capacité de production électrique
- 5 sites (Ouarzazate, Boujdour, Sebkhat Tah, Ain Bni Mathar, Foum Al Oued)
- Augmentation de la part de l’énergie solaire dans la capacité électrique totale
-Plan Eolien :
- Augmentation de la puissance électrique installée
- 5 nouveaux sites : Sendouk(Tanger),KoudiaBaidaII (Tétouan),Taza(Taza),Tiskrad(Laâyoune),Boujdour.
- Production énergétique annuelle (26% de la production annuelle actuelle)
- L’accroissement de la part du secteur industriel dans la formation du PIB
- Les plans :
- En 2005, le Maroc a lancé le plan national émergence 1, mais il n’a pas atteint ses objectifs.
- En 2009, le plan national émergence 2 est lancé, qui vide à diversifier l’industrie marocaine et rendre les secteurs performants
- Un plan d’accélération industrielle 2014-2020 qui cherche à créer des écosystèmes industriels et fédérer les PME autour de locomotives industrielles. Les écosystèmes visent à améliorer l’intégration sectorielle et à démultiplier les investissements, ainsi que faire de l’industrie un pourvoyeur d’emplois majeur
- Les résultats de ces plans :
- L’accroissement des exportations du secteur et une nette évaluation des infrastructures
- L’implantation de leaders industriels mondiaux (l’écosystème Renault-Maroc, le groupe PSA…)
- L’augmentation des investissements directs étrangers
- Le Maroc est une destination industrielle crédible et compétitive.
- La modernisation de l’agriculture marocaine :
Le plan Maroc vert(PMV),adoptéen 2008,vise à moderniser et à promouvoir les investissements agricoles,à assurer la sécurité alimentaire,à stimuler les exportations de produits agricoles et à valoriser les produits locaux.
Ce plan vise à soutenir l’agriculture selon deux axes :
- Le premier concerne l’agriculture moderne à valeur ajoutée et à haute productivité répondant aux exigences du marché, en encourageant les investissements privés, adoptant de nouveaux moyens d’assemblage de produits agricoles, en développant les exportations agricoles marocaines et les activités industrielles liées à l’agriculture
- Quant au deuxième axe, il a pour but d’améliorer les conditions de vie du petit agriculteur et de lutter contre la pauvreté dans les zones rurales en augmentant les revenus agricoles dans les zones les plus vulnérables, et de promouvoir une agriculture solidaire à travers le lancement de plusieurs coopératives d’agriculteurs à travers le Maroc.
- Quel modèle de développement pour le Maroc ?
-Un modèle de développement est un schéma à suivre afin de promouvoir le progrès d’un peuple. C’est un cadre de référence pour ceux à qui il appartient d’élaborer les politiques publiques d’un pays. Les grands modèles de développement qui ont marqué le 20e siècle sont :
- Le modèle de l’économie du marché (libéralisme des pionniers) : aucune intervention de l’Etat
- Le modèle de l’économie du marché avec la nécessité de l’intervention de l’Etat pour faire face aux défaillances du marché (doctrine keynésienne)
- L’économie dirigiste (socialiste) : l’Etat contrôle l’économie et anéantit le rôle du secteur privé
-Le modèle de développement actuel est basé sur le rôle important de l’Etat et puise sa croissance sur deux leviers :
- La demande interne
- L’investissement
- Une faiblesse chronique de l’export
(Alors que le Maroc doit avoir un secteur d’export conquérant, et encourager l’investissement privé national pour avoir un tissu économique créateur d’emploi et de richesses.
Les plans de développement marocains
- Dès sa 1ère constitution en 1962, le Maroc a opté pour l’économie du marché
- Ensuite, l’Etat marocain a choisi de jouer ses premiers rôles de planification (échec totale avec aggravation de la dette extérieure)
- A partir du PAS, l’Etat a entamé un retrait progressif pour établir les équilibres financiers à restauration des équilibres macroéconomiques, croissance économique insuffisante, aggravation des indicateurs sociaux.
- Quelle place pour l’Etat ?
Les expériences des pays nouvellement développés ont montré que l’Etat tout en favorisant le secteur privé, ont joué un rôle actif dans la stratégie de développement.
- La mise en place des conditions de la libre concurrence
- Lutte contre la corruption
- Lutte contre le secteur informel
- Ouvrir certains marchés à la concurrence (ex : le transport, les télécommunications), et lutter contre les ententes, les monopoles, et l’abus de positions dominantes
- L’amélioration des recettes fiscales : à travers la lutte contre la fraude fiscale, la réduction des niches fiscales…
- La négociation des accords libre-échange signés avec les divers partenaires
- L’incitation du système bancaire à financer les TPE ET PME marocaines
- La valorisation du capital humain
- Généraliser l’accès à l’école pour tous les enfants
- Réformer radicalement le système éducatif pour l’adapter aux besoins des entreprises, et le rendre productif, innovant et facilement insérable dans le marché de l’emploi.
- Quelle place pour l’entreprise ?
- L’entreprise doit relever le défi de la mondialisation et se préparer à la concurrence étrangère
- L’entreprise doit respecter sa responsabilité sociale et citoyenne (en matière d’emploi, salaires, formations, consommation d’énergie…)
- L’entreprise doit profiter davantage des accords de libre-échange qui leur offre un marché de grande taille