Hausse des salaires : les entreprises resteront prudentes en 2018
IL FAUT S’ATTENDRE À DES AUGMENTATIONS MOYENNES VARIANT DE 3% À 3,5%. CE SERA CEPENDANT PLUS ÉLEVÉ QUE LE TAUX D’INFLATION N LES SALAIRES DES NOUVEAUX MÉTIERS, LE DIGITAL NOTAMMENT, DES PROFILS RARES ET DES HAUTS POTENTIELS CONTINUERONT SANS DOUTE À AUGMENTER PLUS FORTEMENT.
Pour bon nombre de spécialistes de la rémunération, l’année en cours sera une année de retenue, à l’instar des deux ou trois dernières années. «La dynamique économique est un peu meilleure mais les entreprises continuent à être prudentes. Nous allons constater des augmentations moyennes qui varient de 3% à 3,5%», fait savoir Achraf Dahbi, directeur activité au sein du cabinet LMS ORH. Mehdi El Yousfi, DG du cabinet Diorh, quant à lui, élargit un peu plus la fourchette. «Les salaires des cadres et cadres supérieurs connaissent une croissance régulière supérieure à la croissance des indicateurs économiques (productivité, PIB, inflation) de 3 à 5% en moyenne. Cela traduit une tension permanente du prix des compétences liée à la perception de leur rareté», explique-t-il. Ces taux sont toutefois plus élevés que l’inflation.
Priorité à l’équité
Le principal enseignement est que les entreprises ont adapté leur politique de rémunération depuis quelques années. Elles ont fait un travail important au niveau de l’équité interne et de la reconnaissance de la contribution. Pour cette année, il faut s’attendre à une consolidation des fondamentaux du marché de l’emploi et des pratiques salariales, à savoir le retour à la logique de la chaîne de valeur qui précise pour chaque entreprise les métiers stratégiques, les appuis aux métiers et les activités support. L’ordre relatif des niveaux de salaires ne doit pas déroger à cette règle.
Toutefois, les salaires des nouveaux métiers (le digital), des profils rares et des hauts potentiels connaîtront sans doute un surenchérissement.
Les postes stratégiques toujours bien rémunérés
Les postes stratégiques restent à des niveaux de rémunérations importants. Les top managers sont rares sur le marché, et, quand ils sont repérés, ils sont bien valorisés. Aujourd’hui, pratiquement toutes ces fonctions font parties des CODIR et leur niveau de rémunération est de plus en plus proche.
Certaines fonctions continuent d’être bien traitées, à l’instar de la fonction commerciale, ressources humaines ou achat. Toutefois, Mohamed Bennouna, DG du cabinet F2V Maroc, tempère pour la fonction commerciale: «Les effets de la conjoncture défavorable des années précédentes ont quelque peu affecté la rémunération variable des commerciaux».Enfin, le digital continue à produire de l’inflation salariale. Les postes de managers et d’experts creusent de plus en plus l’écart par rapport aux postes d’encadrement et des opérationnels.
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